“Tango & Cash” est diffusé ce soir sur TCM France. L’occasion de revenir sur le tournage particulièrement chaotique de ce buddy movie emmené par Sylvester Stallone et Kurt Russell.

Tango & Cash de Andrey Konchalovsky, Albert Magnoli 

Avec Sylvester Stallone, Kurt Russell, Teri Hatcher…

De quoi ça parle ? Ils sont tous les deux flics et se détestent. Tango, c’est la classe, un flic élégant qui réfléchit toujours avant de foncer. Cash, c’est l’opposé, c’est un décadent, il cogne toujours avant de penser. A eux deux, ils ont mis à l’ombre la moitié des criminels de Los Angeles. L’autre moitié va tout faire pour s’en débarrasser. Accusés injustement de trafic de drogue et d’assassinat, Tango et Cash vont devoir travailler ensemble… 

Sorti le 28 mars 1990 en France, Tango & Cash est un film dont le tournage a été particulièrement mouvementé. Réalisateurs renvoyés, producteurs mécontents, phase de montage interminable, etc. Ce buddy movie marque également les essais, relativement peu concluants, de Stallone à la comédie policière au début des années 1990 : le rôle-titre de Rocky a enchaîné avec L’Embrouille est dans le sac (1991) et Arrête ou ma mère va tirer (1992), deux échecs cuisants au box-office. 

D’emblée, la production de Tango & Cash a cumulé les problèmes. Patrick Swayze, initialement pressenti dans le rôle de Cash, a laissé tomber le projet pour se consacrer à Road House et fut remplacé par Kurt Russell. Le tournage commença ensuite avec un scénario… Inachevé. Stallone, qui ne s’entendait pas du tout avec le directeur de la photographie Barry Sonnenfeld, fit en sorte qu’il soit renvoyé et lui trouva comme remplaçant un certain Donald E. Thorin (avec qui l’acteur avait collaboré sur le film carcéral Haute Sécurité quelques mois avant). Mais ce n’est que le début des problèmes…

Au total, quatre réalisateurs se sont succédé durant le tournage de Tango & Cash. Le premier, Andrey Konchalovskiy (Runaway Train), fut licencié par les producteurs au bout de trois mois, pour divergences artistiques. Stallone endossa alors provisoirement le poste de cinéaste, puis un dénommé Peter MacDonald (qui était le réalisateur de la seconde équipe). Warner engagea ensuite Albert Magnoli (il sera non crédité au générique du film), qui s’est chargé de terminer le long métrage.

Mais les producteurs n’étaient pas satisfaits du résultat. Un important travail de montage a donc été entrepris, sans qu’aucun des quatre metteurs en scène n’ait un quelconque droit de regard dessus. Warner sollicita Stuart Baird, un expert du montage, chargé de remanier l’ensemble. Il fut aidé par Hubert de La Bouillerie. Tous les deux durent se livrer à un bras de fer incessant avec les producteurs, qui n’étaient jamais contents du résultat.

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Tango & Cash a finalement été approuvé par la Warner pour une sortie en salles. Lors de sa diffusion sur grand écran, Tango & Cash a réalisé un score plutôt décevant au box-office américain avec pas loin de 65 millions de dollars de recettes, pour un budget de 50 millions. Le long métrage s’est toutefois bien rattrapé en VHS ainsi qu’avec ses nombreuses diffusions télévisées.

Bien des années plus tard, dans ses mémoires, le metteur en scène d’origine, Andrey Konchalovskiy, avait expliqué que son renvoi était dû au fait qu’il souhaitait donner au long métrage une tonalité plus sombre, ce que la production ne voulait en aucun cas. Les relations entre le cinéaste et le producteur Jon Peters sont alors devenues insoutenables. Konchalovskiy avait en revanche expliqué que Stallone était “la voix de la raison” pendant ce tournage cauchemardesque.

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