INTERVIEW. Dan Carter, le joueur de rugby légendaire des All Blacks, incarne désormais la marque de montres suisses Tag Heuer. Le sportif à la pointe de la mode et au sommet de sa notoriété trouve son équilibre auprès de sa femme Honor et de ses deux fils qui l’aident à garder les pieds sur terre.
Gala : Après Tom Brady, Shinji Kagawa, Christiano Ronaldo, vous devenez le nouveau sportif ambassadeur de la marque de montres suisses Tag Heuer. Que cela représente-t-il pour vous?
Dan Carter : Je rejoins de très grands sportifs, les meilleurs de leur discipline. Je vais essayer de représenter le mieux possible mon sport, comme je le fais sur le terrain. Cela ouvre de nouvelles perspectives à la marque, un nouveau marché sur les terres traditionnelles du rugby : la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, une partie de l’Europe, l’Australie.
Gala : Cela fait deux ans que vous avez rejoint le club du Racing 92, on peut dire que vous êtes presque parisien ! Et le français, ça donne quoi?
Dan Carter : Ce n’est pas bon. (rire) Je me rends à un cours de français deux fois par semaine, j’avance petit à petit. Nous sommes cinq six étudiants, des amis. Cela n’aide pas, on rigole tout le temps! Je vais bientôt suivre des cours particuliers, je progresserai davantage.
Gala : Quels sont vos petits plaisirs à Paris quand vous avez du temps libre avec votre famille ?
Dan Carter : Ce week-end, pour mon anniversaire [le 5 mars, NDLR], j’ai visité les Châteaux de la Loire, c’est magnifique. Il y a tellement de choses à faire à Paris et en France… Je me souviens lorsque nous sommes arrivés, les deux premiers mois j’étais comme un touriste. Je montais en haut de la tour Eiffel, j’allais sur les Champs-Elysées, je voulais tout explorer. J’aime cette ville, son histoire, ses monuments. J’aime me balader dans le Marais et trouver un petit café sympa, faire du shopping, découvrir différents quartiers. Nous sommes vraiment chanceux d’être à Paris.
Gala : Quels artistes français vous inspirent?
Dan Carter : Avec ma femme Honor, nous allons souvent assister à des événements de mode. J’ai pu rencontrer de grands designers de marques françaises. J’aime la mode, elle m’inspire. Et quoi de mieux qu’être à Paris, la capitale de la mode ?
Gala : Et des sportifs ?
Dan Carter : J’ai rencontré plusieurs sportifs français grâce aux événements de la marque Adidas : le joueur de handball Nicolas Karabatic, par exemple. Je l’ai vu à la Coupe du monde lorsque les Français ont gagné, c’était magnifique. J’ai rencontré le nageur Camille Lacourt, pour Clarinsmen. Je connais aussi de nombreux joueurs de rugby et des joueurs de football du PSG, notamment Marco Verratti.
Gala : Trois fois meilleur joueur du monde de rugby, quatre Coupes du monde jouées, meilleur demi d’ouverture de l’histoire… Vous êtes un modèle pour de nombreux jeunes joueurs. Comment le vivez-vous?
Dan Carter : C’est quelque chose d’assez commun lorsqu’on devient un sportif professionnel. Même si parfois vous ne voulez pas être considéré comme LE modèle, cela fait partie de votre travail. Quand on est enfant, on a des héros que l’on imite. Je trouve cela très touchant.
Gala : Vous semblez très modeste, comment réussissez-vous à garder les pieds sur terre ?
Dan Carter : Le plus important, ce sont mes amis, ma famille mais aussi mes coéquipiers. Ils sont là pour me ramener à la réalité. Je passe également beaucoup de temps avec des amis d’enfance avec lesquels je suis allé à l’école lorsque j’habitais à Southbridge, près de Christchurch en Nouvelle-Zélande. Ils ne vont pas me dire que je joue bien, ils vont me parler du tir que j’ai raté. Cela me fait garder les pieds sur terre. C’est important lorsqu’on devient célèbre de toujours garder cette humilité.
Gala : Tueur sur le terrain de rugby… Qui est Dan Carter dans la vraie vie ? Vous ne pratiquez pas le plaquage à la maison, si?
Dan Carter : Non, j’essaye de ne pas le faire (rire), je plaque mes enfants ( Marco James Carter, 3 ans et Fox William 1 an) juste pour jouer et pour qu’ils soient prêts pour le rugby, plus tard. A la maison, je suis quelqu’un de très calme, silencieux, détendu. J’essaye de ne pas prendre la vie trop au sérieux, j’aime m’amuser, passer du bon temps avec ma femme et mes fils, avec mes amis. Quand je m’entraîne, je suis entièrement concentré sur le rugby mais quand je ne suis plus sur le terrain je pense à tout sauf au rugby. C’est important pour trouver un équilibre dans ma vie.
Gala : Vous vivez avec Honor, votre femme, une ancienne joueuse professionnelle d’Hockey sur gazon. Est-ce important de partager la passion du sport ?
Dan Carter : Notre passion commune du sport nous aide dans notre couple. Honor sait ce qu’est l’emploi du temps d’un sportif parce qu’elle a joué pour l’équipe nationale de hockey sur gazon en Nouvelle-Zélande, elle voyageait et s’entraînait tout autant que moi aujourd’hui. Elle comprend mon mode de vie et mon dévouement pour le sport, elle comprend lorsque je ne suis pas à la maison des journées ou des semaines entières. Elle est très compréhensive. Mais parfois, ce n’est pas facile d’être deux sportifs à la maison, nous avons deux esprits de compétition…
Gala : A 35 ans, vous êtes jeune et pourtant vous faites partis des plus vieux dans le milieu du sport de haut niveau, comment le vivez-vous ?
Dan Carter : Je me sens toujours en forme… Mais lorsque je me rends à l’entraînement et que je vois que tous les joueurs ont 18, 19, 20 ans… je me sens un peu vieux. Je ne veux plus fêter mon anniversaire avant d’arrêter le rugby !
Gala : Qu’avez-vous prévu pour votre reconversion ?
Dan Carter : Je vais jouer le plus longtemps que je peux, ensuite, j’aimerais beaucoup continuer à travailler pour des sociétés en tant qu’ambassadeur, comme pour Tag Heuer. La partie commerciale du sport me plait beaucoup. Et c’est un moyen de garder un pied dans le milieu !
Crédits photos : JULIO PIATTI