Le 20 novembre dernier, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel ouvrait un dossier suite à une pétition dénonçant des « violences éducatives physiques et psychologique » dans l’émission Super Nanny. En cause alors, les méthodes employées par Sylvie Jenaly dans le programme. Le Conseil vient de statuer, et s’il a décidé de ne pas prononcer de sanctions, il a toutefois fait certaines préconisations.
C’est un risque couru par les producteurs de l’émission Super Nanny et par le groupe TF1 qui diffuse le programme sur sa chaîne NT1 : placer une caméra derrière une nourrice mise au cœur, elle-même, d’une famille en proie à des enfants perturbés. En résultent alors des séquences où le cri et la fureur semblent être les seuls outils sortis de la boîte pour replacer ces « terreurs » dans le chemin de la bonne éducation.
Pour cela, il a été fait appel à Sylvie Jenaly afin d’incarner l’obligatoire rigidité qu’impose la fonction de Super Nanny. Sauf que ! En novembre dernier, Bernadette Gautier, thérapeute dans une association d’aide à la parentalité, a accusé l’émission Super Nanny de « violence éducative » et d’enfreindre « les droits des enfants en les montrant dans une situation dégradante ».
Elle s’en était également prise alors aux méthodes de Sylvie Jenaly consistant « à tirer les enfants par les bras, quitte parfois à risquer de déboîter une épaule, les isoler, même très jeunes, au risque de provoquer chez eux des séquelles psychologiques. » 2 000 personnes avaient alors signé une pétition envoyée au Conseil supérieur de l’audiovisuel et à François Hollande.
Mais après des semaines de réflexion et d’analyses du programme, le CSA a tranché et expliqué qu’il n’a « pas relevé de manquement aux obligations des services TF1 et NT1 ». Cette décision statuée le 18 janvier dernier et rendu publique ce mardi 31 janvier, indique toutefois que certaines préconisations ont été faites « afin d’assurer la protection la plus effective possible des enfants concernés ».
Les Sages ont de plus prié les producteurs de « redemander l’accord des participants avant une éventuelle rediffusion ou une nouvelle mise à disposition de l’émission ou de ses extraits ». Les familles filmées peuvent donc demander à ne plus apparaître. Un appel à la vigilance « vis-à-vis de scènes susceptibles de gêner l’enfant » a également été demandé. « En effet, l’accent porté sur certains aspects de la vie quotidienne de l’enfant ne devrait pas faire oublier le nécessaire respect de son bien-être au moment du tournage, ainsi que de son image lors de la diffusion ou des rediffusions de l’émission », explique le communiqué.
Le CSA s’est exprimé aussi sur les conséquences du programme hors du cercle familial, en attirant l’attention sur « l’impact que l’émission pourrait avoir sur les familles téléspectatrices. En effet, il conviendrait de garder à l’esprit que certains parents rencontrant des difficultés familiales plus sérieuses pourraient voir, dans les conseils proposés, des solutions adaptées à tout conflit au lieu de se tourner vers un spécialiste », ajoute le communiqué.
Le CSA a également tenu à inciter TF1 à « sensibiliser les téléspectateurs à l’existence de différentes manières d’aborder le processus éducatif ». Voilà donc Sylvie Jenaly lavée de soupçons de maltraitance. De quoi donc soulager celle qui a succédé à la regrettée Cathy Sarraï qui, au moment des attaques, avait fait part de sa tristesse. « Bonsoir tout le monde, merci pour votre soutien qui me fait chaud au coeur. Vos messages m’apportent un énorme réconfort, je vous embrasse tendrement », avait-elle écrit sur Twitter.
Crédits photos : Julien Cauvin