Amanda Sthers publie un nouveau livre, Les Promesses (Grasset). L’occasion de nous recevoir dans sa maison de campagne, d’évoquer son enfance, sa vie de femme et de maman.

« Si je n’avais pas pu écrire, j’en serai morte ». Surtout ne pas se fier à la douceur apparente de cette jeune mère de famille au regard clair. Elle s’est installée sur la terrasse maquillée de soleil de sa maison de campagne. Une demeure engloutie dans les champs de luzerne et de blé, à une heure de Paris. Amanda Sthers se souvient comme si c’était hier de son premier manuscrit envoyé à 15 ans à un éditeur parisien. Elle s’entêta malgré les premiers refus. Jusqu’à connaître le succès avec ses pièces de théâtre et ses romans désormais traduits dans plusieurs langues. «J’écris tout le temps, poursuit celle qui publie son nouveau livre Les Promesses (Grasset). Ca me réveille la nuit. Il y a donc des périodes où je m’empêche d’écrire. J’emmagasine du désir ». Elle s’interrompt pour soigner son fils cadet Léon, qui se plaint de maux de tête. Pour Amanda la famille c’est sacré, autant que l’écriture. Elle est restée très proche du père de ses deux garçons, son ex-mari Patrick Bruel. « Avec ma meilleure amie Alexandra, il est l’un de mes premiers lecteurs. Il peut être sévère mais quand il aime, il est dithyrambique. J’écoute souvent son jugement ». Le chanteur s’est-il laissé cette fois encore embarquer par ce récit d’Amanda Sthers ? Elle y raconte le destin d’un homme que l’on découvre le jour de la mort d‘une femme. Celle qu’il a toujours aimée sans jamais oser vivre cet amour…

Gala : Pourquoi avoir voulu raconter l’itinéraire de cet homme à qui tout aurait pu réussir et qui subit son existence, condamné à une forme d’impuissance ?

Amanda Sthers : On s’interroge tous sur les promesses que nous fait la vie. Sur ces chemins que nous décidons de ne pas choisir, ces portes que l’on n’a pas ouvertes. Je voulais raconter cette manière que l’on a de devenir très tôt qui l’on est. Finalement, on reste prisonnier de l’enfant que l’on a été.

Gala : Quel genre de mère êtes-vous pour Oscar 12 ans et Léon 10 ans ?

A.S. : Quand on est divorcé, on se rend compte concrètement de ce que sera la vie une fois qu’ils se seront envolés. Il m’arrive de me retrouver seule à la maison avec leurs chambres vides. Mais j’ai eu très tôt la conscience que je ne faisais pas des enfants pour moi, et qu’ils auraient leur existence propre. J’essaye de les protéger en leur annonçant les risques que comporte la vie, sans les effrayer. Je leur apprends à écouter mais aussi à désobéir. J’ai instauré une « journée du oui » chaque année. Ce jour-là je n’ai pas le droit de leur refuser ce qu’ils me demandent, aller chez Disney, ne manger que des glaces, ne pas aller à l’école… Mais ils doivent bien prendre conscience que c’est exceptionnel et que c’est pensé.

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Gala : Votre personnage d’Alexandre se complaît dans la cristallisation amoureuse. Préfère ne pas sauter le pas plutôt que d’abîmer cette histoire. Etes-vous capable d’aimer un homme sans jamais oser vivre cet amour ?

A.S. : J’ai une conscience aigue de la fin des choses, alors je vis les instants pleinement. Il m’est arrivé de cristalliser, de fabriquer une légende autour de l’homme que j’aimais. Cela m’arrive de moins en moins !

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Crédits photos : Photographer: www.karinebelouaar.com

karine belouaar