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Le nom de JFK est à jamais associé à la fin tragique du 35e président des Etats-Unis. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que 19 ans avant cette journée fatidique, John Fitzgerald Kennedy a manqué de perdre la vie dans l’océan pacifique, en pleine Guerre Mondiale.

Ce dimanche 3 août, Eroni Kumana est décédé dans les îles Salomon, à l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il était âgé de 93 ans. Son nom ne vous dit rien? Normal. Peu de gens connaissaient l’existence de ce vieux monsieur souriant. Pourtant, sans lui, l’histoire du XXe siècle aurait pu prendre un tout autre tournant. Car à l’été 43, Eroni et son grand ami Biuku Gasa ont sauvé la vie à un jeune lieutenant de l’armée américaine, John F. Kennedy.

L’histoire débute en 1943, pendant la seconde Guerre Mondiale. Aux premières lueurs du jour, le 2 août, un PT boat (petit navire rapide utilisé par l’armée américaine) patrouille autour des îles Salomon à la recherche d’un bateau japonais qu’il a pour ordre d’intercepter. Un lieutenant de 26 ans est en charge du navire américain.John Fitzgerald Kennedy n’est pourtant entré dans l’armée que deux ans auparavant mais il commande déjà cette vedette.

Après quelques heures de patrouille le bateau aperçoit sa cible, ouvre le feu mais rate son tir. De son côté, l’embarcation nipponne fonce plein gaz sur les soldats de l’oncle Sam. La collision est d’une extrême violence. Le PT Boat coule, deux hommes sont tués sur le coup, un autre est grièvement brûlé. Les quelques survivants flottent un temps autour de l’épave, espérant sûrement que les secours viennent les chercher, mais rien ne se profile à l’horizon. Ils entament donc une nage de plus de 5 kilomètres afin de rallier une île qu’ils aperçoivent au loin. Selon les hommes présents ce jour-là, JFK effectue la traversée en tirant l’un de ses camarades blessés, son gilet de sauvetage fermement serré entre les dents.

Le petit groupe atteint finalement l’île mais réalise très vite qu’elle est déserte. Après deux jours passés sur place à se nourrir de noix de coco, John F. Kennedy parvient à convaincre ses hommes d’entamer une nouvelle traversée pour rejoindre une plus grande île. La nage est éprouvante mais là encore, chacun des survivants atteint l’objectif. C’est sur cette île, trois jours après l’accident, que JFK découvre deux hommes sur un canoë, Eroni Kumana et Biuku Gasa. Des locaux chargés par les alliés d’observer l’ennemi et de rapporter l’information. JFK leur tombe dans les bras et leur fait comprendre qu’il doit transmettre sa position à son état-major. Il saisit une noix de coco et inscrit un message sur la coque. Il y est dit que les deux locaux connaissent la position des 11 survivants, et que le groupe a besoin d’un bateau pour rallier la base, le tout est signé: KENNEDY.

Eroni Kumana et Biuku Gasa vont alors naviguer sur une distance de plus de 55 kilomètres, au milieu des navires de guerre japonais susceptibles d’ouvrir le feu à chaque instant. Le voyage est périlleux et les deux hommes risquent réellement leur vie pour cet équipage qu’ils ne connaissaient pas quelques heures auparavant. Ils parviennent à rallier la flotte australienne qui met immédiatement en place une mission de secours. Les 11 hommes s’en sortent sains et saufs.

A son retour aux Etats-Unis JFK est érigé en héros de la marine. Pourtant, il répète à qui veut l’entendre, “c’était involontaire. Ils ont coulé mon bateau”. Qu’à cela ne tienne, JFK est décoré de la médaille de la marine ainsi que de la Purple Heart, décernée au hommes blessés ou morts pour leur nation. C’est le début d’une ascension politique qui se terminera tout au haut de l’échelle américaine, dans le bureau ovale. Une fois installé dans le fauteuil de l’homme le plus puissant du monde (selon l’expression consacrée), John Fitzgerald Kennedy n’oublie pas les deux locaux qui lui ont sauvé la vie. Il les invite même à sa prise de fonction mais un fonctionnaire britannique des îles Salomon interdira aux deux samaritains de s’y rendre, sous prétexte qu’ils ne parlent pas anglais.

Malgré cela, JFK entame une correspondance écrite avec ses amis de l’autre bout du monde. La coque de noix de coco sur laquelle il avait inscrit son S.O.S. lui sert d’ailleurs de presse-papier. Un pasteur traduit les courriers à l’aller comme au retour et malgré les kilomètres, le lien qui unit ces trois hommes ne se brisera jamais. Tout du moins pas jusqu’au 22 novembre 1963, jour où le 35e président des Etats-Unis meurt assassiné.

De leur côté, Eroni et Biuku n’oublient pas ce jeune lieutenant croisé un jour d’août sur une île déserte, en Pacifique. Biuku Gasa décède en 2005, mais avant de mourir, Eroni et lui rencontrent Matthew Maxwell Kennedy, le neveu de JFK. Les trois hommes passent une journée à pagayer dans l’océan et à échanger sur cette journée du 5 août 43. De son côté, Eroni Kumana a tenu à réaliser un dernier geste en l’honneur du John Kennedy. Il était en possession d’un coquillage, transmis de génération en génération, que chaque homme de sa famille est censé offrir à celui qu’il considère comme son chef. Eroni a insisté pour que la famille Kennedy reçoive cette marque de gratitude et la dépose sur la tombe de JFK. Car à ces yeux, cet homme venu des Etats-Unis était son chef… Eroni Kumana s’en est allé le 3 août 2014.

Crédits photos : Keystone-France

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