Au Bénin et sur la toile, de nombreux témoignages s’étaient émus du peu d’échos qu’a eu la mort de Fiacre Gbédji, comparée à la médiatisation de l’enlèvement des deux ressortissants français. Ces derniers ont finalement été libérés sains et saufs dans le nord du Burkina Faso, dix jours après leur rapt.Son corps avait été retrouvé, alors que l’on recherchait encore les deux touristes français. “Samedi 4 mai, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique a fait savoir que pendant les recherches, ‘un corps a été découvert aujourd’hui. Il n’a pas été identifié (…)’. Le dernier coup de pinceau à ce tableau déjà sombre est l’identification difficile du cadavre. En effet, ‘le cadavre n’avait plus de tête’, selon une source proche du gouvernement béninois. Le corps a été reconnu grâce à son pantalon, qui a été présenté aux parents du guide”, rappelle le média beninwebtv.

Le quotidien La Libre Belgique lui a consacré un article, affirmant que “beaucoup de jeunes Belges et leurs professeurs le connaissaient” : à travers un projet baptisé Move With Africa, mis en place avec le journal, Fiacre Gbédji “faisait découvrir sa culture et son pays aux élèves venus dans une démarche d’éducation à la citoyenneté”. Une souscription pour Fiacre”Il était réellement à l’écoute des autres“, confie quant à lui Mathieu Yokossipe dans le quotidien belge. Ce dernier a formé Fiacre en tant que guide, avant de devenir son chef. “C’était un vrai travailleur. Quand je lui confiais un boulot, il le faisait rapidement et méticuleusement. Il tenait à ne jamais rien rater dans sa vie. Nous sommes aujourd’hui dépassés par les événements. Ce qui s’est passé est très injuste.” Le journal belge a ouvert une souscription. Son frère, Alexandre, a confirmé à l’AFP que leur maison familiale, à Natitingou (nord du Bénin), “a vu défiler des centaines de touristes”, que Fiacre était fier d’amener chez lui pour leur faire découvrir sa ville natale. “Fiacre va beaucoup nous manquer, c’est l’un des meilleurs guides que nous avions“, a également confié à l’AFP James Terjanian, le directeur du complexe touristique de la Pendjari où a eu lieu le drame.Ce guide professionnel, très apprécié de ses collègues comme de la plupart des gens qui l’ont connu, allait bientôt avoir 30 ans, et était père de six enfants. Outre ses activités de guide, il avait fondé un orphelinat avec le soutien de certains touristes, a raconté un de ses proches amis. Il donnait lui-même régulièrement des cours aux enfants du centre et leur était très “attaché“, a-t-il ajouté.