Depuis son César pour Lady Chatterley, la fille de Ludmila Mikaël a pris le galop. Dans Sport de filles, elle retrouve ce qui a fait battre son cœur, l’équitation. Et, pour Gala, lâche la bride à ses premières fois.
Cela fait plus de deux ans qu’elle partage la vie de Julien Doré, mais ne comptez pas sur elle pour pousser la chansonnette. Paraît qu’elle chante faux. « Même sous la douche, je ne le fais pas, j’aurais hyperhonte, je suis trop inhibée, c’est horrible ! », lâche-t-elle avec des airs embarrassés de petite fille.
Gala : Première réaction en découvrant le film ?
Marina Hands : J’étais contente car je me trouvais crédible en cavalière et je trouvais que le niveau équestre était accompli. J’ai longtemps fait du saut d’obstacles, mais là il s’agissait de dressage et j’ai dû m’entraîner pendant trois mois.
Gala : Votre toute première fois à cheval…
M. H. : Je devais avoir trois, quatre ans, c’était sur les petits poneys aux Tuileries. Il paraît que je ne voulais plus descendre. J’ai commencé vraiment à apprendre à partir de cinq ans, en Angleterre, où mon père vivait (Terry Hands, à la tête de la Royal Shakespeare Company, ndlr).
Gala : Quel niveau avez-vous atteint ?
M. H. : J’étais en équipe de France junior, à dix-huit ans, je suis passée en équipe de France jeune cavalière. J’ai dû arrêter suite à la blessure de mon cheval – je n’avais pas les moyens de continuer à ce niveau. Sortant d’une discipline sportive très exigeante, je me suis retrouvée un peu dans un no man’s land et je me suis alors tournée vers le théâtre par amour du spectacle vivant. J’ai vraiment eu le goût de ce métier en pratiquant, en suivant des cours.
Gala : Première fois devant la caméra ?
M. H. : La toute première fois, c’est le court-métrage en noir et blanc tourné en Super 8 de Guillaume Canet qui s’appelle Sans regrets. Le premier rôle, c’est dans La fidélité de Zulawski, avec Sophie Marceau. A l’époque, je passais des castings, mais ça ne marchait pas du tout. J’avais un truc mal fini, j’étais très timide, je tremblais, transpirais, j’étais toute rouge. Au théâtre, j’avais le temps de préparer, mais faire une scène, comme ça, en cinq minutes, je n’y arrivais pas. Zulawski m’a rencontrée, m’a fait travailler et m’a engagée. C’est là que j’ai découvert le cinéma.
Gala : Premier conseil de la comédienne Ludmila Mikaël, votre mère ?
M. H. : « Il vaut mieux être enviée et violemment jalousée que faire pitié. »
Gala : Votre dernier jour à la Comédie Française ?
M. H. : C’était pour la dernière du Partage de midi. J’étais en larmes, je ne savais plus pourquoi je partais. J’y suis restée deux ans, mais je venais d’avoir un César, je voulais faire du cinéma et je ne sais pas faire deux choses à la fois. Je suis très monomaniaque. Encore maintenant. Je fais un film, j’arrête, je fais un break, je fais un autre film, etc.
Gala : Premier comportement rebelle ?
M. H. : J’avais une propension à m’enfermer dans ma chambre, à couper toute communication. Une manie absolue que j’ai eue pendant mon enfance et une partie de l’adolescence. Je ne suis pas du tout conflictuelle, au contraire, je suis assez lâche, je pense. En tout cas, je pratique la fuite et la fermeture plus que la confrontation ou l’agressivité. Plus jeune j’étais même assez sauvage et radicale – pour ne pas dire animale.
Gala : Votre premier amour ?
M. H. : Je n’ai longtemps eu que le cheval dans ma vie, comme disait un de mes entraîneurs en équipe de France : «Les filles, elle montent à cheval, jusqu’au jour où elles tombent amoureuses.» Mon premier amour a été platonique. Je passais des heures à rêver, à écrire, c’était très fantasmagorique, je voyais des signes partout… C’était un photographe qui ne l’a jamais su – et heureusement, il aurait été très mal à l’aise, je crois – car je n’avais pas le courage de me prendre un râteau.
Gala : Première chose que vous lisez dans les journaux?
M. H. : Je commence par les pages culture. L’horoscope aussi. Il peut d’ailleurs m’arriver de ne lire que ça, même si ça m’est un peu passé. Journaux, magazines, je lis tout ! Avant je lisais aussi la presse people, maintenant que je suis plus en première ligne, je n’ose plus.
Gala : Votre premier geste de citoyenne?
M. H. : Prendre ma carte d’électeur. Je l’ai fait tard. Je me suis longtemps vue comme une artiste en dehors de la société, une sorte d’identité qui regardait les choses se faire, un peu irresponsable et noire. Et puis l’année où Le Pen s’est retrouvé au second tour, je n’ai pas eu la possibilité de voter car je n’avais pas pris ma carte. Ça m’a mis un coup de pied au cul et je me suis inscrite sur les listes!
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