Dans les régions pilotes Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes, 30% des pharmaciens sont autorisés depuis vendredi à vacciner contre la grippe une certaine partie de la population, une première en France qui ne fait pas l’unanimité.
Pour le moment, près de 3.600 pharmaciens sur 11.000 en régions Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes participent à cette expérimentation d'une durée de trois ans.
3.600 pharmaciens participent à cette expérimentation de 3 ans”Nous avons décidé de nous insérer dans l’expérimentation parce que à la suite de la médiatisation de ce projet l’an dernier nous avons eu des demandes, et parce que le pays accuse un tel retard en terme de couverture vaccinale contre la grippe que franchement, si on peut y contribuer, on est plutôt pour“, explique Michèle, pharmacienne à Flavignac, près de Limoges.Pas de rendez-vous à prendre, simplicité des formalités… les pharmaciens entendent rendre un service – ils touchent 4,50 euros sur un vaccin vendu 6,10 euros – afin d’augmenter cette couverture à 75% contre 48% aujourd’hui pour les personnes à risque. “C’est un plus car je n’aime pas aller chez le médecin et payer une consultation“, reconnaît René, un retraité de 68 ans à Cestas (Gironde).Pour le moment, près de 3.600 pharmaciens sur 11.000 dans ces deux régions participent à cette expérimentation d’une durée de trois ans. Ce chiffre est en constante augmentation avec rien qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, 60 à 100 demandes de formation par jour, selon le Conseil de l’ordre des pharmaciens.Une procédure parfois jugée un peu lourdePour ce premier jour de vaccination, il n’y pas foule dans les officines, si ce n’est pour des demandes de vaccins et des questions. “La vaccination, c’est comme le Beaujolais nouveau, il y a une date précise mais tout le monde ne va pas se précipiter demain“, plaisante un pharmacien girondin.Il attend du monde durant la deuxième quinzaine d’octobre mais tout est déjà prêt pour ce premier jour de vaccination contre la grippe : la formation d’un jour a été suivie et une salle a été mise à disposition au sein de la pharmacie, des conditions difficiles à respecter pour les petites officines.”Il n’y a qu’un titulaire ici et il y a un problème de place, nous ne pouvons pas avoir une pièce dédiée“, souligne Isabelle Quincy dans une pharmacie du centre-ville de Bordeaux, estimant que “la procédure est un peu lourde“.Les personnes vaccinés devront rester 30 minutes dans les locaux pour s’assurer que tout va bien, et surtout cette expérimentation est limitée aux personnes de plus de 65 ans, à celles aux pathologies particulières comme le
diabète ou l’
asthme, aux personnes obèses, au personnel navigant, aux individus qui ont des contacts directs avec des malades ou des nourrissons fragiles. Autre condition : être majeur et avoir déjà été vacciné contre la grippe.”C’est un petit peu dommage dans la mesure où les gens qui pourraient être attirés par cette formule, ceux qui n’ont pas le temps d’aller chez le médecin par exemple, ne peuvent être vaccinés en pharmacie“, regrette François, pharmacien dans la banlieue bordelaise, soulignant que les personnes âgées ou malades voient en revanche régulièrement leur docteur. “Le plus, c’est surtout pour les gens en zone rurale où il y a peu ou pas d’infirmiers et de médecins“, estime-t-il.Des pharmaciens pas toujours convaincusUn autre pharmacien en Charente pointe le risque de faire mal pendant la piqûre ou pire, le risque d’allergie, ce qui ferait “fuir la clientèle” et ternirait la réputation de l’officine. A Bordeaux, Valérie n’entend pas faire de l’ombre aux infirmiers et médecins qui pratiquent cette acte : “Je n’apprécierais pas que les médecins vendent des vaccins !“. Olivier, infirmier libéral de Yenne, une commune savoyarde de 3000 habitants, est de son avis et “aimerait pouvoir garder cette activité“.Aucune crainte à avoir si l’on en croit les personnes interrogées par l’AFP, qui restent majoritairement fidèles à leur docteur.Click Here: kanken kids cheap