Les allergies aux bêta-lactamines, notamment la pénicilline, seraient liées à une susceptibilité génétique, qui modifie la reconnaissance des antibiotiques par les cellules immunitaires. Cette découverte pourrait à terme permettre d’identifier plus facilement les personnes allergiques et de produire de nouveaux antibiotiques adaptés à ces patients.

L'allergie à la pénicilline aurait une origine génétique.

Allergie à la pénicilline : des réactions parfois gravesLes personnes allergiques aux bêta-lactamines n’ont souvent pas accès à beaucoup d’antibiotiques. Cette vaste famille d’antibiotiques regroupe notamment la pénicilline et ses dérivés, les céphalosporines…En cas d’exposition à l’un de ces médicaments, les réactions sont immédiates : crise d’urticaire, et chez certains l’apparition d’un bronchospasme ou d’un

choc anaphylactique. Trouver un traitement aux personnes allergiques devient alors un vrai casse-tête.Des résultats issus de deux cohortes de patients allergiquesJean-Louis Guéant, chercheur à l’ Institut national de la santé et de la recherche médicale (

Inserm), et son équipe, ont étudié le génome de 380 personnes allergiques aux bêta-lactamines. Le groupe  venait de Malaga, une région d’Espagne où l’atopie est plus importante qu’ailleurs. “L’atopie signifie une forte propension à produire des immunoglobulines E, des anticorps qui sont à la base des réactions allergiques“, précise Jean-Louis Guéant.Les chercheurs ont comparé le génome des personnes allergiques à celui d’individus non allergiques pour détecter les variations génétiques liées à  l’allergie aux bêta-lactamines. A la fin de ces travaux, plusieurs variants ont été identifiés. Les chercheurs ont ensuite répété l’opération avec 300 autres patients italiens allergiques, choisis par le professeur Antonio Romano, à Rome. Les résultats ont mis en évidence la présence de cinq variants génétiques significativement associés au risque d’allergie aux bêta-lactamines.Vers des antibiotiques adaptés à ces patients allergiques“Les variations génétiques identifiées entraînent une modification de la structure de la protéine qui se trouve en surface des cellules immunitaires, modifiant son affinité avec certaines molécules allergènes chimiques, dont la pénicilline. En cas de forte affinité, il en résulte une production d’anticorps qui reconnaissent spécifiquement la molécule et qui sont à l’origine de la réaction allergique“, explique Jean-Louis Guéant. La prochaine étape pour les chercheurs est de mieux comprendre le mécanisme de reconnaissance entre la pénicilline et la protéine de surface des cellules immunitaires (HLA-DRA) afin de pouvoir produire demain des pénicillines avec de légères différences de structures, qui conserveraient leur efficacité antibiotique sans susciter de réactions allergiques. “L’idée, à terme, est de demander à un industriel de produire un antibiotique utilisable comme alternative chez un patient allergique“ conclut le chercheur.Suis-je allergique à certains médicaments ?Si vous suspectez une allergie à un médicament, parlez-en à votre médecin, car plus vous consommerez ce médicament plus vous aurez de risques d’avoir une réaction grave. Le médecin pourra peut-être vous proposer un autre médicament auquel vous n’êtes pas allergique. A l’hôpital, on pourra aussi vous proposer de prendre un produit antihistaminique ou des corticoïdes avant d’administrer le médicament lorsque celui-ci est totalement indispensable, ce pour éviter tout risque de réaction allergique grave.Ou mieux, pour être sûr d’éviter toute allergie à un médicament, un médecin allergologue pourra réaliser des tests cutanés lorsqu’il en existe pour étayer le diagnostic d’allergie médicamenteuse (pénicilline, certains anesthésiques…), voire vous proposer de prendre de nouveau le médicament à l’hôpital, sous couvert bien évidemment de mesures de protection, ce afin d’en étudier les effets sur votre organisme. Il s’agit d’un test de provocation.Annabelle IglesiasSource : Comuniqué de presse de l’Inserm – 10 octobre 2014Click Here: camisetas de futbol baratas