L’ancienne journaliste devenue femme politique, Audrey Pulvar, s’est confiée samedi 27 mars, sur la vie qu’elle a menée en sachant que son père, Marc Pulvar, avait deux facettes diamétralement opposées : aux yeux du public, il était un homme politique réputé, mais dans le privé, il aurait agressé sexuellement trois de ses nièces.

« Il fallait que je m’adapte en permanence. » Avoir un père accusé de pédophilie a été « quelque chose de très difficile, de très lourd à porter », explique Audrey Pulvar, ancienne journaliste désormais femme politique, interrogée par Apolline de Malherbe, sur BFMTV le samedi 27 mars. Marc Pulvar, un homme politique connu pour sa longue carrière en Martinique, a en effet deux facettes distinctes dans l’esprit de sa fille : un être « lumineux pour les autres, mais un père très défaillant pour nous, qui avons dû grandir avec ça comme on le pouvait ». Ça, c’est l’inceste : trois cousines d’Audrey Pulvar accusent en effet l’homme, décédé en 2008 d’une leucémie, de les avoir violées pendant leur enfance. Toutefois, « s’il n’était qu’une mauvaise personne, ce serait très simple », rappelle l’ex-compagne d’Arnaud Montebourg. Mais « il a aussi fait des choses bien », ce qui rend la situation encore plus complexe pour son entourage.

La victime « aime » et hait son agresseur

Tout au long de sa vie, Audrey Pulvar a grandi avec un père célèbre pour ses combats politiques. « J’étais en face de gens qui me parlaient de la carrière de mon père, de qu’il a fait de bien, et qui existe », rappelle-t-elle. Seulement, depuis qu’elle a une trentaine d’années – l’âge auquel ses cousines lui ont confié ce qu’elles avaient subi – elle sait aussi la part sombre de la vie de ce dernier, les abus qu’il aurait imposés à ses nièces. « La difficulté, pour les victimes [d’inceste] c’est que vous n’avez pas d’autre choix que d’aimer votre bourreau pour survivre et pour vous protéger de la douleur », explique Audrey Pulvar.

Elle fait d’ailleurs référence à Camille Kouchner, qui a accusé son beau-père, Olivier Duhamel, d’inceste sur son frère dans son ouvrage La Familia grande, sorti en janvier 2021. Celle-ci assure avoir gardé « une part d’admiration » pour celui qui l’a éduquée, rappelle l’ancienne journaliste, désormais tête de liste parisienne pour les élections régionales. « Celles et ceux qui ne comprennent pas, tant mieux pour eux, balaye-t-elle, cela veut dire qu’ils n’ont pas été confrontés à ce problème. »

Le « processus » de l’inceste est en effet « hyper destructeur », explique Audrey Pulvar, les yeux embués de larmes. La victime « aime » son agresseur et le hait en même temps : « Vous l’aimez et vous essayez de lui plaire, vous le haïssez et vous essayez de vous en détacher » en parallèle. Tout cela est particulièrement difficile, précise-t-elle, « surtout quand on est un tout petit enfant », comme l’ont été ses cousines au moment des faits qu’elles reprochent à leur oncle. Et cela le reste : « Il est mort depuis 13 ans et malgré cela, il continue de peser sur nos vies », regrette-t-elle, visiblement émue derrière son masque.

Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Capture BFMTV

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