C’est l’épilogue d’une sordide affaire qui intriguait l’Amérique depuis plus de quatre décennies. Selon l’AFP, Michael Skakel, neveu par alliance de Robert Francis Kennedy (frère cadet de JFK assassiné en 1968, dont la veuve Ethel, 90 ans, avait pour grand frère le père de Michael Skakel), échappe à la justice après que sa condamnation pour meurtre a été définitivement annulée lundi 7 janvier 2019 par la Cour suprême des États-Unis.
Michael Skakel (58 ans) avait été inculpé pour meurtre en 2002 puis libéré sous caution en 2013 après qu’un juge eut estimé qu’il avait été mal défendu. Après plusieurs rebondissements, l’affaire avait été portée devant la plus haute instance judiciaire américaine par le procureur du Connecticut, qui voulait que les sages restaurent sa condamnation. Les neuf magistrats du temple du Droit ont rejeté ce recours, ce qui ne nécessite aucune justification. Les autorités du Connecticut peuvent encore décider de rejuger Michael Skakel dans un nouveau procès. Mais les faits remontant à 1975, il sera sans doute difficile de produire des témoins.
Rappel des faits
En 1975, Michael Skakel avait 15 ans lorsque sa voisine Martha Moxley, également 15 ans, a été battue à mort après une fête d’Halloween ayant eu lieu chez lui dans un quartier huppé de Greenwich dans le Connecticut, près de New York. Le neveu des Kennedy n’avait été inculpé qu’en 2000, à 39 ans, après qu’un livre eut ravivé l’intérêt pour ce crime resté sans réponse.
Faute de preuve matérielle ou de témoins directs, sa condamnation en 2002 avait largement reposé sur des témoignages d’anciens élèves de son école affirmant qu’il avait confessé être le meurtrier et s’était vanté de pouvoir échapper à la justice, car faisant partie du clan Kennedy. Sa famille avait ensuite dépensé des millions de dollars pour essayer de le sortir de prison à la faveur de multiples appels.
En novembre 2013, un juge estimait que son avocat de l’époque l’avait mal défendu et ordonnait un nouveau procès. Un mois plus tard, Michael Skakel, qui a toujours clamé son innocence, était libéré moyennant une caution de 1,2 million de dollars. Fin 2016, la Cour suprême du Connecticut était revenue sur cette décision, avant de trancher un an plus tard dans le sens inverse. Ce dossier, comme beaucoup de ce genre, a suscité beaucoup d’interrogations sur l’influence de l’argent dans le système judiciaire américain.
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