Dans le documentaire Face à face pour l’Élysée, récemment diffusé sur LCP, Marine Le Pen a évoqué son principal regret au sujet de son débat d’entre-deux tours avec Emmanuel Macron, lors de l’élection présidentielle de 2017.
Les plans de coupe, son grand regret. En mai 2017, Marine Le Pen s’est prêtée au débat d’entre-deux tours avec Emmanuel Macron. Deuxième manche traditionnelle de tout scrutin présidentiel. Invitée à s’exprimer dans le documentaire Face à face pour l’Élysée, récemment diffusé sur l’antenne de LCP, la présidente du Rassemblement national s’est rappelée d’une condition à laquelle elle a accepté de se soumettre. À savoir, les plans de coupe qui laissaient voir ses réactions aux propos de son adversaire, alors que celui-ci s’exprimait au même moment. Une technique qui n’avait pas été utilisée depuis 1974 et qu’elle n’avait d’abord pas souhaité accepter.
“Emmanuel Macron souhaiterait avoir des plans de coupe”, a-t-elle été informée au moment des faits. Après avoir exprimé son refus, Marine Le Pen est confrontée à une réponse qui la pousse à se plier. “Il aura des plans de coupe et pas vous”, lui aurait-on soufflé. “Et en réalité, je cède au chantage. Je n’aurais pas dû le faire mais j’ai cédé au chantage“, s’est souvenue la fille de Jean-Marie Le Pen, un sourire amer aux lèvres. “J’ai trouvé la méthode un peu cavalière.” Son ex-bras droit, Florian Philippot, s’est remémorée de la raison de son refus initial. “On voulait rester vraiment concentré sur ce que les deux protagonistes avaient à dire. On ne voulait pas qu’il y ait des éléments de forme qui viennent parasiter ou perturber“, a-t-il déclaré, toujours dans Face à face pour l’Élysée. Le souhait d’un débat impartial, donc.
Un enjeu politique
Le choix lui a peut-être porté préjudice. Les Français se souviennent désormais d’un duel particulièrement houleux. Reste désormais à savoir si, dans le cas où sa candidature pour l’élection présidentielle de 2022 s’avère fructueuse, Marine Le Pen cèdera à nouveau. Pour le réalisateur Didier Froehly, interrogé par Le Parisien au mois de mai 2017, “les hommes politiques refusent [les plans de coupe, ndlr] pour pouvoir réagir comme bon il leur semble lorsque l’autre parle.” Il ajoute : “celui qui refuse oblige ainsi son opposant à surveiller son temps de parole. Certains se retrouvent ainsi à partir dans des longs tunnels et à ennuyer tout le monde.”
Si le plan de coupe a pu faire son grand retour sur la sphère politique en 2017, les téléspectateurs en ont été privés cinq ans plus tôt, lors du fameux discours “Moi, président” de François Hollande. Nul n’a pu prendre connaissance de la réaction du président sortant, Nicolas Sarkozy. “J’ai vu sa tête, mais personne l’a vue”, a regretté Jérôme Revron, derrière la caméra au moment des faits, cette fois-ci auprès de Ouest-France.
Crédits photos : Capture LCP
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