Alors que son dernier film en date, “Dunkerque”, vient de remporter trois Oscars techniques, le livre “Christopher Nolan, la possibilité d’un monde” explore en détails l’univers fascinant du metteur en scène.
Vous êtes fasciné par Inception ? Encore transporté par Interstellar et sous le choc de l’intensité de Dunkerque ? “Christopher Nolan, la possibilité d’un monde” est assurément fait pour vous. Écrit par le critique de cinéma Timothée Gérardin, il explore, de façon aussi simple que détaillée, l’univers du cinéaste anglais, dont le dixième long métrage vient de remporter trois Oscars techniques (Meilleur Montage, Meilleur Montage Son, Meilleur Mixage).
Un film qui rejoint les précédents dans son rapport au temps et à la subjectivité, tout en confirmant l’amour du réalisateur pour les concepts forts, derrière lesquels se cachent des personnages cherchant avant tout à comprendre et maîtriser le monde qui les entoure, et dans lequel ils peuvent être perdus pour diverses raisons (amnésie, insomnie, injustice). L’auteur du livre aborde aussi bien la façon dont Christopher Nolan et son frère Jonathan morcèlent la narration (Memento, Inception…) tout autant que l’importance du montage, qui peut avoir des fonctions immersive (avec ou sans voix-off), narrative ou chronologique.
LE PRESTIGE – LA TRILOGIE DARK KNIGHT : MÊME COMBAT ?
Réservé à ceux qui ont vu l’intégralité des films de Christopher Nolan, sous peine de se faire spoiler, “La possibilité d’un monde” s’approprie les évidences et va au-delà, tout en restant instructif, et nous offre une autre vision sur l’oeuvre du cinéaste. Il nous fait notamment remarquer que les trois actes autour desquels s’articule Le Prestige (la promesse, le tour et le prestige) régissent également la structure de sa trilogie autour de Batman : Begins étant la promesse, l’opus dans lequel l’univers est bâti de façon crédible ; The Dark Knight, avec la confrontation contre le Joker, devient alors le tour, lorsque le côté comics tourne à plein régime ; et The Dark Knight Rises fait office de prestige, surtout quand le héros fait son retour à Gotham City.
Les Batman de Christopher Nolan dont les méchants permettent au metteur en scène d’aborder divers aspects politiques (le fascime avec Ra’s Al Ghul, l’anarchie avec le Joker, la démagogie avec Bane), confirmant au passage la place à part occupée par cette trilogie dans le monde des super-héros. Et il en va de même pour l’oeuvre du cinéaste, véritable auteur à part entière dont cet essai explore les obsessions et figures récurrentes (l’importance des objets notamment, et pas seulement les totems d’Inception), au point de nous donner envie de revoir les longs métrages avec le nouvel éclairage qu’il nous apporte.
“Christopher Nolan, la possibilité d’un monde” de Timothée Gérardin – Edité par Playlist Society – Disponible depuis le 1er mars 2018 – 14 euros
Les gaffes de la saga “Dark Knight” ne sont toutefois pas dans le livre :
Faux Raccord Emissions Bonus