Après avoir longtemps hésité à parler, Ariane Fornia, la fille d’Éric Besson, a pris la parole sur un blog et dans le magazine l’Express. Elle accuse l’ancien ministre de François Mitterrand, Pierre Joxe, de l’avoir sexuellement agressée alors qu’elle était âgée de 20 ans.

Parti d’Hollywood, le scandale des agressions sexuelles commence à prendre une ampleur inattendue. Après le monde du cinéma, les dénonciations se mettent à toucher celui de la politique et la dernière accusation en date n’est pas des moindres. Elle vient tout droit de la jeune Ariane Fornia, la fille de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Éric Besson. Au travers d’un article publié mercredi sur un blog, la jeune femme de 28 ans avoue avoir été victime de différentes agressions sexuelles. L’une d’entre elles aurait été le fait d’un ancien homme politique de premier plan. Au magazine l’Express, elle confirme qu’il s’agit de Pierre Joxe, avocat au barreau de Paris, ancien Membre du Conseil constitutionnel et Ministre de l’Intérieur puis de la Défense sous François Mitterrand.

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Au sujet de cette agression, Ariane Fornia explique: « Ce n’est pas la ‘pire’ mais celle qui m’a intellectuellement le plus ébranlée. » La scène s’est déroulée courant 2010, à l’époque où le père de la jeune femme était encore ministre de l’Immigration. Invitée à l’Opéra Bastille, alors âgée de 20 ans, elle assiste au premier acte sans son père, retenu ailleurs pour des raisons professionnelles. Elle est alors assise dans « la rangée la plus exposée, où on voit aussi bien qu’on est vu ». “Un vieux monsieur à l’air éminemment respectable s’assoit à ma droite, se rappelle-t-elle. Son épouse est à sa droite à lui. J’insiste. Son épouse est là. La représentation commence. Et au bout de dix minutes, le vieux monsieur a sa main sur ma cuisse.« Ariane Fornia décrit alors les assaut répétés de son voisin. Elle se démène, pousse un cri étouffé et explique devoir aller jusqu’à planter ses ongles dans la main de son agresseur pour le dissuader. »C’est un combat silencieux, grotesque, en plein opéra Bastille. »

A l’entracte, Ariane Fornia découvre enfin l’identité de son agresseur. Une grande figure de gauche, décoré de l’Ordre national du mérite et de plusieurs autres Ordres européens. Une statue vivante, dit-elle au sujet de l’ancien Premier président de la Cour des comptes. Elle décide alors de se taire et ne racontera son calvaire à son père qu’en revenant de la soirée. « Je repasse en boucle ce qui vient de se passer. Je suis fille d’un ministre en exercice, dans la rangée VIP d’un des lieux les plus huppés de la capitale, en pleine lumière. L’homme assis à côté de moi a occupé les plus hautes fonctions de l’État, est unanimement respecté, et accompagné de son épouse. Et il m’a agressée pendant tout un premier acte, malgré ma résistance vigoureuse. » Le choc est tel que la jeune victime conservera le silence durant huit ans. A l’arrivée du mouvement #MeToo, elle se décide enfin à prendre la parole. Initialement, elle ne dévoile pas le nom de son agresseur mais, contactée par l’Express, craint que l’on « commence à soupçonner tous les anciens ministres de François Mitterrand ». Voilà ce qui la pousse finalement à confirmer l’identité de l’homme qui l’a traumatisée. Elle lui adresse aujourd’hui le message suivant: “Qu’il sache que je le méprise profondément, et que je plains sa femme“.

Crédits photos : Franck Seguin-Line / Starface