Jeudi, Marc Levy publie Un sentiment plus fort que la peur tandis qu’à la fin du mois Guillaume Musso sort Demain. Deux nouveaux romans qui viennent s’inscrire dans la rivalité qui oppose les deux écrivains les plus lus en France
C’est désormais une habitude, Marc Levy et Guillaume Musso se livrent une guerre frontale, sortant leurs livres quasiment en même temps. Le premier publie ce jeudi Un sentiment plus fort que la peur, chez Robert Laffont, tandis que le second publiera Demain, chez XO Editions, le 28 février. Deux dates trop rapprochées pour que ce soit une simple coïncidence. Depuis quelques années, les deux auteurs et surtout leurs maisons d’édition se sont engagés dans une bataille sans merci. Quoi qu’ils en disent.
Ce matin, dans Le Parisien, Marc Levy affirme «il n’y a aucune rivalité entre nous», qu’il n’a lu aucun roman de son concurrent «parce que je me sens loin de cette histoire de rivalité». Selon lui, ce qui a «contrarié» les deux auteurs, «c’est que les politiques commerciales de nos maisons passaient par un mimétisme de titres, de couvertures». Guillaume Musso, selon le Nouvel Obs, déclare qu’il n’a lu qu’un seul livre de son rival et assène: «Nous ne sommes pas de la même génération».
Marc Levy a pour lui de s’être imposé le premier, dès 2000 avec Et si c’était vrai, et d’avoir imposé sa marque en treize années et près de quinze romans, devenant l’écrivain français le plus vendu. Guillaume Musso a débuté en 2001, avec Skidamarink, mais c’est à partir de 2004 et du livre Et après… qu’il a commencé à venir piétiner les platebandes de Marc Levy. Jusqu’à 2011, année charnière qui a vu le plus jeune passer devant son aîné en termes d’exemplaires vendus. L’appel de l’ange faisait mieux que L’étrange voyage de Monsieur Daldry.
Du coup, Robert Laffont décidé de prendre les devants et de sortir le Levy 2012, Si c’était à refaire, quelques jours seulement avant le nouveau Musso, 7 ans après, alors qu’il devait à l’origine paraître après.
Malgré la décontraction affichée par Marc Levy au sujet de cette guéguerre, Le Nouvel Obs faisait était en mai dernier de l’irritation de ce dernier par rapport au succès de son meilleur ennemi. «Il est agacé, c’est vrai. Il juge que Guillaume Musso s’est inspiré de ce qui a fait le succès de ses livres» reconnaissait à l’époque son éditrice Leonello Brandolini.
Un nouvel épisode de ce passionnant feuilleton dans le monde de l’édition s’apprête donc à se jouer avec deux têtes d’affiche dans les rôles principaux. Plus que les auteurs, les éditeurs ou même les critiques littéraires, qui souvent dégomment l’un et l’autre en leur reprochant une littérature de supermarché, ce sont les lecteurs qui départageront les deux rivaux et les résultats seront publiés dans les palmarès des ventes. Leur adversité sert au moins à quelque chose: faire lire le public qui achète leurs livres par centaines de milliers d’exemplaires. On ne peut que s’en réjouir.