Plus de 40 000 personnes meurent chaque année en France d’un arrêt cardiaque. Plusieurs milliers d’entre elles pourraient être sauvées grâce à un défibrillateur. Une campagne souligne l’intérêt de leur généralisation dans les lieux publics.

Entre 40 à 60 000 personnes meurent chaque année en France d’un arrêt cardiaque. Pourtant, si les défibrillateurs se généralisaient dans les lieux publics, des milliers de vies pourraient être sauvées. Afin de sensibiliser la population et les pouvoirs publics, l’association RMC-BFM lance une nouvelle campagne télévisée sur le thème “Vous avez 4 minutes pour agir“.
Agir vite en cas d’arrêt cardiaque
Les arrêts cardiaques se font dans 70 % des cas devant un ou plusieurs témoins (1). Or la rapidité de l’intervention est vitale, chaque minute diminue de 10 % les chances de survie1. La campagne de l’association RMC-BFM insiste donc sur la nécessité de réagir rapidement par le biais d’un film de sensibilisation pour la généralisation des défibrillateurs.
L’occasion de rappeler que les témoins peuvent améliorer les chances de survie en appelant le 112, en massant, en défibrillant (à supposer qu’il y ait des défibrillateurs publics, ce qui n’est pas encore le cas) et en attendant les secours.
Lorsque le coeur est en fibrillation (contraction anarchique des oreillettes et des ventricules) le sang circule mal, voire s’arrête complètement. C’est à ce moment qu’un choc électrique rapide peut lui permettre de redémarrer avec des contractions harmonieuses et non plus anarchiques.
A l’inverse des Etats-Unis qui mettent plus de 2 millions de défibrillateurs à la disposition du public (au même titre que des extincteurs…), la France n’en compte encore que 10 000 (2) !
Selon le spot de l’association, la généralisation des défibrillateurs dans les lieux publics permettrait de sauver 5 à 10 000 vies chaque année !
Qu’est-ce qu’un défibrillateur cardiaque ?
Il s’agit d’un boîtier, longtemps réservé aux urgentistes, qui comporte une source d’électricité interne qu’il peut transmettre au torse humain par l’intermédiaire de 2 palettes conductrices. L’électricité transmise va arriver jusqu’au coeur, ce qui va en quelque sorte le réinitialiser sur le plan électrique. Lorsque les palettes sont collées sur la poitrine du patient, l’appareil établit tout d’abord un diagnostic, puis il calcule et détermine les paramètres du choc à délivrer en fonction de la taille du thorax et de la phase respiratoire : un choc trop faible ne suffirait pas à défibriller correctement, tandis qu’à l’inverse un choc trop important risquerait d’endommager le coeur2. Enfin, le boîtier envoie le courant afin de relancer la contraction électrique harmonieuse du cœur.
La procédure est simple : toutes ces étapes sont automatisées depuis 1994 (guidage par un écran et une voix de synthèse), ce qui permet une utilisation par le grand public.
Tout le monde peut se servir d’un défibrillateur !
Depuis le décret du 4 mai 2007, toute personne est autorisée à se servir d’un défibrillateur, et non plus seulement les médecins (3). Résultat : certaines entreprises, musées, stades, maisons de retraite, mairies voire départements commencent à s’équiper.
Ainsi, la Seine-Maritime s’est engagé dans un large programme de mise à disposition des défibrillateurs avec près de 700 appareils en libre-accès “pour augmenter les chances de survie des Seinomarins en cas d’arrêt cardiaque“.
Prochainement les gares SNCF et les aéroports devraient également être équipés de ces appareils2. La campagne de sensibilisation de RMC-BFM, diffusée sur 23 chaînes de télévision le 7 février 2009 avant 20 heures (et sur le site internet 4minutes.fr) devrait permettre de mobiliser davantage le grand public et les collectivités. Un pas supplémentaire vers une véritable généralisation des défibrillateurs afin d’améliorer la prise en charge des accidents cardiaques ?
Dr Jean-Philippe Rivière, le 6 février 2009
1 – 4 minutes, Association RMC/BFM et Fondation CNP Assurances, dossier de presse, 4 février 20092 – Le point sur le défibrillateur, Science et Vie n° 1097, p. 108-112, février 20093 – Code de la santé publique : Utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins. Décret n° 2007-705 du 4 mai 2007Click Here: Cardiff Blues Store